Collection Le passé immédiat

Cadavres en sursis. Journal du camp de Westerbork

Philip Mechanicus



« Lundi 25 octobre

Hier, affecté au tri des plantes légumineuses. Autrement dit : des petits pois et des fèves. Besogne de prisonnier. Le commandant tient à ce que tout un chacun accomplisse une tâche. J’ai demandé au responsable de la répartition du travail : “Pourquoi m’avez-vous affecté au tri des légumineuses ?

– Parce que vous n’êtes ni cordonnier ni tailleur. Au tri des légumineuses, vous retrouverez une foule d’intellectuels, nous avons procédé en nous en tenant aux faits.

– Depuis quand procédez-vous en vous en tenant aux faits ?

– Depuis aujourd’hui. Le commandant surveille tout attentivement.” »

Né en 1889 dans une famille du prolétariat juif d’Amsterdam, l’autodidacte Philip Mechanicus a mené une brillante carrière de journaliste. Arrêté en 1942 car il ne porte pas l’étoile jaune, il finit par être transféré dans le camp de Westerbork, où il écrira son Journal, se considérant comme un « reporter chargé de rendre compte d’un naufrage ». D’une grande valeur documentaire, les treize cahiers qui nous sont parvenus ont été édités en 1964 sous le titre In Dépôt, dagboek uit Westerbork (En Dépôt, Journal de Westerbork). Pour la publication française, nous avons choisi le titre Cadavres en sursis – expression chère à Goebbels. Déporté le 8 mars 1944 à Bergen-Belsen puis, le 9 octobre, à Auschwitz-Birkenau, Philip Mechanicus y est fusillé trois jours tard.

Philip Mechanicus
Traduit du néerlandais par Daniel Cunin
Préface de Jacques Presser
Ouvrage publié avec le soutien du Nederlands Letterenfonds
Format : 150 × 225 mm
455 pages
Prix : 21 euros
ISBN : 979-10-93176-02-4
Parution : avril 2016

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